1.2. Types de service

Lorsqu’on s’intéresse à une couche en particulier pour comprendre son fonctionnement, étudier un protocole existant ou en concevoir un nouveau, il faut avant tout comprendre :

  • quel type de service est rendu par la couche inférieure,
  • quelles sont les garanties fournies par la couche inférieure,
  • quelles sont les limitations de cette couche inférieure.

Une analogie fréquemment utilisée est celle du service postal, avec les envois normaux, prioritaires ou recommandés. Si vous devez envoyer un document très important par exemple à l’administration fiscale en vous assurant qu’il arrive bien à destination, vous n’utiliserez probablement pas un envoi classique… De la même manière, si vous envoyez un email à travers un service réseau ne garantissant pas la fiabilité de la transmission, le destinataire pourrait recevoir un message illisible car corrompu ou incomplet.

Chaque couche est donc caractérisée par un type de service spécifique, qui peut être catégorisé de plusieurs manières :

Avec ou sans pertes (fiabilité)

  • Dans une communication fiable / garantie sans perte, l’expéditeur a la garantie que le message qu’il envoie dans le réseau sera reçu par le destinataire. Cela implique que le “réseau” (càd les couches inférieures) s’occupe lui-même de gérer les problèmes de transmission éventuels via des mécanismes de récupération de perte ou d’erreurs.
  • Dans une communication non fiable / avec possibilité de pertes, l’expéditeur envoie son message mais n’a aucune garantie que ce dernier arrivera à destination. Il doit donc lui-même, le cas échéant, s’occuper de détecter les problèmes et y remédier.

    Orienté connexion ou non

  • Dans une communication sans connexion, le message est envoyé par l’expéditeur sans vérification de la disponibilité du destinataire. Il ne sait donc pas si ce dernier sera en mesure de recevoir et traiter son message.
  • Dans une communication avec connexion, l’initiateur de la communication va d’abord joindre le destinataire et lui demander s’il est disponible pour une communication avant tout envoi de message. Cette phase s’appelle “établissement de la connexion”. Ensuite, lorsque les données ont été échangées, l’expéditeur et le destinataire terminent proprement la communication par un ephase de “fermeture de connexion”.

    En mode datagramme ou en mode flux d’octets

  • En mode datagramme, chaque message est envoyé sous forme d’un bloc bien délimité, qui sera transmis d’une pièce à la destination. Par exemple, dans le service postal, les envois sont envoyés sous forme de lettre ou de colis bien délimités.
  • En mode flux d’octets, l’expéditeur envoie les données une par une ou par blocs, mais le réseau ne respecte pas ces délimitations. Plusieurs octets peuvent être regroupés le temps d’être véhiculés vers le destinataire, ou, à l’inverse, un bloc peut être scindé en plusieurs parties lors de la transmission. Ce mode convient pour des applications qui génèrent des flux de données, comme par exemple une communication téléphonique ou un flux vidéo.

Lors de la conception d’une application ou d’un protocole applicatif, il faudra donc choisir le type de service adéquat et sélectionner le service transport qui correspond aux besoins identifiés. Dans le prochain chapitre, nous verrons les protocoles de la couche transport et les services qu’ils fournissent.